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 "Archéologie - contemporaine"
     statuettes datées 39/45
La culture du souvenir; Notre histoire...
Les sculptures sont créées à partir de fil de fer, de sable oxydé et d'éclats d'obus datant de la dernière guerre mondiale récupérés auprès des blockhaus de la côte atlantique Girondine.
Il existe aujourd'hui une collection d'une cinquantaine de statuettes évoquant des scènes de vie de femmes et d' hommes de l' époque  1939 / 1945 ( h de 30 à 60cm ).

Avis aux collectionneurs ! 
 Pour une exposition contactez l'auteur !
Quelques oeuvres sont visibles au Musée Jean Moulin
 de Bordeaux.

Cliquer pour agrandir les photos; pour revenir, cliquez page précédente.


Expositions archéologie contemporaine

Ouvrage d'édition en cours
 

L’HISTOIRE DE  ARCHEOLOGIE CONTEMPORAINE  1939 / 1945

LA CREATION DES STATUETTES :

 
  Réception English

La côte atlantique nous invite à la promenade, à l’évasion, au dépaysement.

Enivré par le flux et le reflux puissant de l'océan, ébloui par le coucher du soleil, on se laisse souvent transporter dans un état de "griserie océane".

Plongé dans ce bain de nature, on en oublierait ces blocs de béton parsemés sur la dune, nichés au milieu de cette flore aride séchée par le soleil et le sel.

Mais ces blockhaus, on les trouve de plus en plus proches de l’océan car lorsqu'elle n'est pas contrariée par la main de l'homme, la mer continue inexorablement son travail d'érosion.

Pourtant, pour le nouveau promeneur, cette architecture humaine massive ne se laisse pas oublier dans ce paysage naturellement sauvage. Tantôt intrigant voire effrayant, tantôt émouvant, cet ouvrage ne laisse jamais insensible lors de la première promenade.

Mais lorsque l'on côtoie plus fréquemment les côtes girondines, les blockhaus font "naturellement" partie intégrante du paysage. Comme pour mieux marquer le souvenir.

La nature a repris doucement ses droits en ensauvageant ces constructions. Avec le temps, elle les a modifiées, façonnées et sans doute "assimilées".

Un peu comme ces vieilles routes goudronnées peu entretenues victimes du bras de fer Homme-Nature qui sont transpercées par de multiples brins de verdure. Ces brindilles étant le préambule à la reconquête d'une nature qui finira par fondre le goudron dans son paysage.

Pourtant le blockhaus se dénote parfois du cadre lorsqu'il est utilisé comme support de communication par les surfeurs dans leur défense de l'océan. Y sont alors représentées les quelques valeurs résumant une éthique sportive : observation de la nature, compréhension de l'écosystème marin, patience et passion.

Dans d'autres cas, ironie de l'histoire, les blockhaus sont assimilés au point de devenir un lieu d'habitation, de restauration, voire de festivité.

Non seulement la nature a repris ses droits, mais l'Homme a su composer aussi dans sa vie quotidienne avec ces constructions guerrières.

L'été, au bord de l'océan, suivant son humeur, on peut trouver étonnante, émouvante voire gênante et peut être déplacée cette cohabitation entre ces remparts érodés et les estivants venus profiter pleinement du soleil et des vagues. C'est pendant les trois mois d'été que cette juxtaposition historique est la plus flagrante. Le blockhaus devient un espace ludique pour les enfants, un objet pour s'ombrager ou pour lézarder…il est fondu dans un terrain de jeux et de naturisme.

Le reste de l'année ou bien les matins ou les soirs d'été, quand la nature recompose avec le calme, on perçoit mieux toute l'identité historique du paysage côtier. Car derrière notre perception contemporaine du blockhaus, il  ne faut pas oublier  le contexte historique et politique de sa construction.

Forger le souvenir pour pérenniser l'hommage à une génération de femmes et d'hommes, pour en tirer les leçons de l'histoire afin de construire un avenir moins belliqueux pour les générations futures.

Ces blocs de béton aujourd'hui vieillis progressivement par la nature et le temps cachent une période forte en douleurs, en déchirements que nous ne nous permettrons pas de conter en quelques paragraphes réducteurs. Ces quelques pages n'ont aucune prétention historique ni scientifique, elles ont simplement le mérite d’exister pour rendre un hommage symbolique par l'Art en mettant en scène des statuettes caricaturales.

Lorsque vous vous promenez à proximité des blockhaus jouxtant la mer, parmi de nombreuses choses, vous pourrez remarquer fils de fer, plaques d'acier rouillés et éclats d’obus.

 C'est là que le sculpteur a découvert et récupéré un objet longiligne de forme plutôt originale fait de fils de fer agglomérés de sable rouillé. Il s'est avéré être très proche de l'esthétique artistique de Giacometti et caricaturant un personnage historique connu de tous, il l'a baptisé "Don Quichotte".

C'est le côté figuratif de l'objet qui l'a d'abord attiré puis, frappé par la poésie et l'originalité de cette alchimie naturelle, il la conserve dans son atelier au milieu de ses sculptures en carbone tellement différentes. En effet, l'écart esthétique est énorme entre cette sculpture naturelle longiligne, cassante et inachevée et ses créations de formes ovoïdes très travaillées et douces pour tous nos sens.

Faite d'un matériau ayant servi à la construction du blockhaus, elle a été façonnée par la nature et le temps...

…Ce Don Quichotte est bien une œuvre de la  nature.

    La force du symbolisme et de la poésie de cette création naturelle pousse alors le sculpteur à poursuivre cet hommage artistique en façonnant des matériaux ferreux agglomérés de sable rouillé récupérés au pied de ces blocs de béton historiques. Ainsi débuta un travail « d'archéologie contemporaine »  passant du repérage des lieux à la récupération des matériaux. Car ces fils de fer rouillés et ces éclats d’obus sont toujours enfouis dans le sable, il faut par conséquent un peu comme l’archéologue, beaucoup d’intuition, de patience et de rigueur pour leur recherche et leur découverte.

Vient ensuite le travail du sculpteur; les fils de fer agglomérés de sable rouillé sont tendus, coupés, pliés, tordus ou vrillés à la main puis maintenus par de la résine synthétique pour donner naissance à des statuettes.

 Se fiant à son instinct et sa spontanéité, le sculpteur représente quelques clichés de vie de femmes et d'hommes de l'époque. Cinquante statuettes composent ce "théâtre archéologique". Sans ambition d'exhaustivité, le sculpteur entend évoquer des vies par des formes inachevées presque caricaturales.

C'est une énorme mutation dans sa création, passant de formes ovoïdes et d'un noir profond à ces formes particulières au toucher rugueux. Mais il a tenu à respecter le style architectural de la sculpture naturelle Don Quichotte ; d’une part pour évoquer le côté naturel de l'œuvre et d'autre part  favoriser le penchant imaginatif des observateurs.

L'Art est un déclencheur des sens, un appel aux émotions de toutes sortes, il doit provoquer l’activité de l’amateur. Ici, l'Art veut évoquer l'Histoire et des histoires mais n'est pas l'Histoire. Quoi de plus symbolique que de vouloir la rappeler avec un théâtre de statuettes faites dans un matériau d'époque?

Toutes les générations d’observateurs se sentiront ainsi concernés, l’avenir ne pouvant se construire sans mémoires, sans racines ; l’Art se met au service d’une cause essentielle pour la quête d’une humanité meilleure.

Plus qu'un hommage artistique, cette démarche entend aller plus loin dans la culture du souvenir par l'instrumentalisation artistique du fil de fer érodé par le temps et la nature. Pour ne jamais oublier ce que disait Bertold Brecht